Éducation

Chapitre 9

Les méthodes du Christ

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J'ai manifesté ton nom aux hommes que tu m'as donnés du milieu du monde (Jean 17:6).

La formation des douze premiers disciples nous offre le meilleur exemple des méthodes d'enseignement du Christ. Sur ces disciples devaient reposer de lourdes responsabilités. Jésus les avait choisis pour les imprégner de son Esprit, et les disposer à continuer son œuvre sur la terre lorsqu'il l'aurait quittée. Eux, plus que tout autre, bénéficièrent de sa présence. Les relations intimes qu'il établit avec ces collaborateurs privilégiés lui permirent de laisser en eux son empreinte. "La vie a été manifestée, dit Jean le bien-aimé, nous l'avons vue, nous en rendons témoignage." (1 Jean 1:2)

Seule une telle communion-celle de l'esprit avec l'esprit, du cœur avec le cœur, de l'homme avec Dieu-peut faire naître cette énergie vivifiante que la véritable éducation se doit de communiquer. Seule la vie engendre la vie.

Pour former ses disciples, le Seigneur appliqua le système d'éducation établi aux origines du monde. Les Douze, et quelques autres qui se joignaient à eux de temps en temps pour bénéficier de son ministère, composaient la famille de Jésus. Ils étaient avec lui à la maison, à table, aux champs. Ils l'accompagnaient dans ses voyages, partageaient ses épreuves, ses souffrances, et, autant qu'ils le pouvaient, participaient à son œuvre.

Et il les enseignait, tantôt lorsqu'ils étaient assis au flanc de la montagne; tantôt au bord de la mer; tantôt dans une barque de pêcheur; tantôt lorsqu'ils cheminaient ensemble. Lorsqu'il parlait à la foule, les disciples étaient là, tout près de lui, pour ne rien perdre de son enseignement, auditeurs attentifs, avides de saisir les vérités qu'ils seraient appelés à faire partager aux hommes du monde entier, de tous les temps.

Les premiers élèves de Jésus sortaient des rangs du petit peuple. C'étaient des hommes humbles, ignorants, que ces pêcheurs de Galilée; ils n'avaient pas reçu l'enseignement, ne s'étaient pas initiés aux coutumes des rabbins; ils avaient été dressés à la rude discipline du travail et de la privation. Ils avaient des qualités innées, un esprit prêt à apprendre; ils pouvaient être instruits et formés pour l'œuvre du Seigneur. Il est de par le monde beaucoup de ces travailleurs qui, patiemment penchés sur leurs tâches quotidiennes, ignorent les forces dissimulées en eux, et qui, réveillées, les placeraient au rang des plus grands chefs. Tels étaient les hommes auxquels le Seigneur demanda de collaborer avec lui. Ils reçurent l'avantage inappréciable d'être enseignés trois années durant par le plus grand maître que le monde ait jamais connu.

Ces premiers disciples étaient bien différents les uns des autres. Ils étaient appelés à enseigner le monde, et (à cause de cela sans doute) offraient des caractères très divers. Il y avait là Lévi Matthieu, le publicain, qui avait jusque-là "fait des affaires" au service de Rome; Simon le Zélote, ennemi inflexible de l'autorité impériale; Pierre, fougueux, affectueux, mais si sûr de lui; André, son frère; Judas, de Judée, fin, habile, mais mesquin; Philippe et Thomas, fidèles, sérieux, mais lents à croire; Jacques le Mineur et Jude, que l'on remarquait moins, mais qui étaient forts cependant, et si entiers, dans leurs erreurs comme dans leurs vertus; Nathanaël, à la sincérité et à la foi d'enfant; et les fils de Zébédée, ambitieux mais aimants.

Pour travailler avec succès à l'œuvre à laquelle ils avaient été appelés, ces disciples dont le caractère, l'éducation, les habitudes étaient si différents, devaient apprendre à sentir, à penser, à agir dans l'unité, une unité que le Christ voulait assurer. Aussi chercha-t-il à les mettre en accord avec lui-même; le souci qu'il avait de cette tâche s'exprime dans cette prière: "Afin que tous soient un; comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi, qu'eux aussi soient (un) en nous, [...] que le monde connaisse que tu m'as envoyé et que tu les as aimés, comme tu m'as aimé." (Jean 17:21, 23)

Le pouvoir transformateur du Christ

Quatre des douze disciples devaient jouer un rôle prépondérant, chacun d'une façon différente. Le Christ, prévoyant tout, les y prépara. Jacques, destiné à mourir brutalement par l'épée; Jean, celui qui suivit le plus longtemps son Maître dans le travail et la persécution; Pierre, qui le premier renversa les barrières ancestrales et évangélisa les païens; et Judas, qui aurait pu être au premier rang parmi ses frères, mais qui méditait en son cœur des projets dont il n'imaginait pas l'issue-tous quatre étaient l'objet de la plus grande attention du Christ, qui les instruisait avec beaucoup de soin et de persévérance.

Pierre, Jacques et Jean cherchaient toutes les occasions d'être en contact étroit avec leur Maître, et leur désir fut exaucé. Des Douze, c'est eux qui entretenaient avec Jésus les relations les plus intimes. Jean, lui, ne pouvait s'épanouir que dans une intimité encore plus grande, qui lui fut accordée. Lors de la première rencontre près du Jourdain, tandis qu'André, après avoir entendu Jésus, courait appeler son frère, Jean restait assis, silencieux, plongé dans la méditation de sujets merveilleux. Il suivit le Sauveur et l'écouta toujours avec passion. Mais Jean n'était pas sans défaut. Ce n'était pas un passionné doux et rêveur: lui et son frère étaient surnommés "fils du tonnerre" (Marc 3:17). Jean était orgueilleux, ambitieux, agressif; mais sous ces faiblesses le divin Maître devina un cœur ardent, sincère, aimant. Jésus blâma son égoïsme, déçut ses ambitions, éprouva sa foi. Mais il lui révéla ce que son âme désirait connaître: la beauté de la sainteté, le pouvoir transformateur de l'amour divin. "J'ai fait connaître ton nom aux hommes que tu m'as donnés du milieu du monde" (Jean 17:6), dit Jésus à son Père.

Jean avait besoin d'affection, de sympathie, d'amitié. Il se tenait tout près de Jésus, s'asseyait à côté de lui, se penchait sur sa poitrine. Comme une fleur se pénètre de soleil et de rosée, il se pénétrait de lumière et de vie divine. Plein d'adoration, il contemplait le Sauveur, au point que son seul désir était de ressembler au Christ, et de communier avec lui, et que son caractère reflétait celui du Maître.

"Voyez, écrit-il, quel amour le Père nous a donné, puisque nous sommes appelés enfants de Dieu! Et nous le sommes. Voici pourquoi le monde ne nous connaît pas: c'est qu'il ne l'a pas connu. Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n'a pas encore été manifesté; mais nous savons que lorsqu'il sera manifesté, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu'il est. Quiconque a cette espérance en lui se purifie, comme lui [le Seigneur] est pur." (1 Jean 3:1-3)

De la faiblesse à la force

Aucune vie de disciple n'aide mieux à comprendre les méthodes éducatives du Christ que celle de Pierre. Hardi, agressif, sûr de lui, vif pour comprendre comme pour agir, prompt à se venger mais prêt à pardonner, Pierre se trompa souvent, et fut souvent repris. Sa fidélité chaleureuse et son dévouement au Christ n'en étaient pas moins résolument reconnus et loués. Patiemment, avec un amour avisé, le Seigneur veilla sur le fougueux disciple, cherchant à réduire sa confiance en lui-même, et à lui enseigner humilité, obéissance et confiance.

Mais la leçon ne fut comprise qu'en partie. La confiance de Pierre en lui-même demeurait intacte.

Souvent Jésus, le cœur lourd, cherchait à faire découvrir à ses disciples les souffrances et l'épreuve qui l'attendaient. Mais leurs yeux étaient fermés. Ils refusaient cette révélation, ne voulaient pas la comprendre. L'apitoiement sur soi-même, la crainte d'avoir à partager les souffrances du Christ poussèrent Pierre à protester: "A Dieu ne plaise, Seigneur! Cela ne t'arrivera pas." (Matthieu 16:22) Ces paroles-là exprimaient la pensée et les sentiments des Douze.

Le temps passait, le moment critique approchait; et eux fanfaronnaient, se querellaient pour savoir comment ils se partageraient les honneurs du royaume; ils ne pensaient pas à la croix.

Pour chacun d'eux, l'expérience de Pierre fut une leçon. Pour celui qui se confie en lui-même, l'épreuve conduit à la défaite. Le Christ ne pouvait pas empêcher un mal, toujours chéri, de porter ses fruits. Mais de même qu'il avait tendu la main pour sauver Pierre lorsque les vagues étaient prêtes à l'engloutir, de même son amour voulait le sauver des eaux profondes qui menaçaient son âme. Combien de fois les vantardises de Pierre ne l'amenèrent-elles pas à deux doigts de sa perte! Combien de fois ne reçut-il pas cet avertissement: "Tu me renieras." (Luc 22:34) Et le cœur aimant du disciple désolé était tout entier dans ces mots: "Seigneur, je suis prêt à aller avec toi en prison et à la mort." (Luc 22:33) Celui qui lit dans les cœurs laissa à Pierre ce message, mal compris sur le coup, mais qui, dans l'obscurité subite, devait diffuser une lueur d'espoir: "Simon, Simon, Satan vous a réclamés pour vous passer au crible comme le blé. Mais j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas, et toi, quand tu seras revenu (à moi), affermis tes frères." (Luc 22:31, 32)

Quand dans la cour du souverain sacrificateur eurent résonné les mots du reniement; quand l'amour et la fidélité de Pierre, réveillés par le regard de Jésus, chargé de pitié, d'amour et de tristesse, l'eurent jeté vers le jardin où le Christ avait pleuré et prié; quand les larmes du remords eurent rejoint sur le sol les gouttes de sang de l'agonie-alors les paroles du Sauveur: "J'ai prié pour toi, [...] quand tu seras revenu (à moi), affermis tes frères", réconfortèrent son âme. Le Christ, qui avait pressenti sa trahison, ne l'avait pas abandonné au désespoir.

Si le regard que Jésus lui avait lancé avait condamné, et non aimé; si en lui prédisant son péché, le Seigneur n'avait pas parlé d'espérance, comme les ténèbres qui entouraient Pierre auraient été épaisses! Quel désespoir extrême dans son âme torturée! A cette heure d'angoisse et de dégoût de soi-même, qu'est-ce qui aurait pu le retenir de suivre le chemin tracé par Judas?

Jésus ne pouvait pas épargner l'angoisse à son disciple, mais ne voulait pas l'abandonner à l'amertume de cette expérience; son amour est toujours présent, toujours puissant.

Les hommes, pourtant portés au mal, sont enclins à traiter sévèrement leurs frères lorsqu'ils sont tentés et qu'ils commettent des fautes. Ils ne lisent pas dans les cœurs, ils n'en connaissent pas les luttes et les souffrances. Il leur faut apprendre le reproche qui n'est qu'amour, le coup qui blesse pour mieux guérir, l'avertissement qui parle d'espoir.

Ce n'est pas Jean, lui qui suivit Jésus jusqu'à la cour du prétoire, qui se tint près de sa croix, qui, des Douze, arriva le premier au tombeau, ce n'est pas Jean, mais Pierre, que le Seigneur nomma, après sa résurrection. "Allez dire à ses disciples et à Pierre, dit l'ange, qu'il vous précède en Galilée: C'est là que vous le verrez." (Marc 16:7)

Lors de la dernière rencontre du Christ avec ses disciples, au bord de la mer, Pierre, éprouvé par la question trois fois posée: "M'aimes-tu?" (Jean 21:17), reprit sa place parmi les Douze. Une charge lui fut confiée: paître le troupeau du Seigneur. Puis Jésus lui lança un dernier appel: "Suis-moi." (Jean 21:22)

Maintenant il pouvait apprécier les paroles de Jésus à leur juste valeur. Cette leçon que le Christ avait voulu donner lorsqu'il avait placé au milieu des disciples un petit enfant, et qu'il les avait invités à lui ressembler, Pierre la comprenait mieux maintenant. Il avait éprouvé sa propre faiblesse et la force du Christ, et il était prêt à croire et à obéir. Il pouvait suivre son Maître en se confiant à lui.

Au terme de sa vie de travail et de sacrifice, le disciple qui avait eu tant de mal autrefois à comprendre la croix était heureux de donner sa vie pour l'Evangile; il estimait simplement que, pour lui qui avait renié son Maître, mourir de la même manière que lui était un honneur trop grand.

La transformation de Pierre était un miracle de l'amour divin. C'est une leçon de vie pour tous ceux qui veulent marcher sur les pas du Maître des maîtres.

Une leçon d'amour

Jésus reprit ses disciples, les avertit, les mit en garde; pourtant Jean, Pierre et leurs frères ne le quittèrent pas. Malgré les reproches qu'il leur faisait parfois, ils choisirent de rester avec Jésus. De son côté, le Seigneur ne s'écarta pas d'eux à cause de leurs fautes: il prend les hommes comme ils sont, avec leurs défauts, leurs faiblesses, et les prépare à son service, s'ils acceptent de se laisser discipliner par lui et de remettre entre ses mains leur éducation.

Mais à l'un des Douze Jésus n'adressa pas de reproche direct, et cela presque jusqu'à la fin de son ministère.

Judas apportait un élément de conflit parmi les disciples. En s'attachant à Jésus, il s'était abandonné à l'attraction qu'exerçait sur lui le caractère et la manière de vivre du Sauveur. Il avait sincèrement désiré se transformer et il avait espéré qu'il y arriverait en s'attachant à Jésus. Mais ce n'était pas là son premier désir. Ce qui dominait en lui, c'était l'espoir du profit personnel qu'il escomptait dans le royaume terrestre que, d'après lui, le Christ allait établir. Judas reconnaissait le pouvoir divin de l'amour du Christ, mais ne s'y abandonnait pas. Il continuait à faire passer avant tout son propre jugement, ses propres opinions, à critiquer et à condamner. Les mobiles du Christ, ses actes, souvent incompréhensibles pour Judas, éveillaient en lui le doute, la désapprobation, et ses incertitudes, les ambitions qu'il nourrissait pénétraient insidieusement les disciples. Leurs démêlés pour savoir qui aurait la première place, leur mécontentement devant les méthodes du Christ avaient souvent Judas pour origine.

Jésus, voyant qu'une opposition directe ne ferait que durcir la situation, l'évita. Il chercha à corriger Judas de son égoïsme desséchant en le faisant vivre au contact de son propre amour, de son dévouement. Son enseignement, leçon après leçon, révéla des principes qui ébranlaient fortement les ambitions égocentriques du disciple. Plus d'une fois Judas comprit qu'il avait été dévoilé, que sa faute avait été dénoncée; mais il ne voulait pas céder.

Cette résistance aux prières de l'amour finit par laisser le champ libre aux forces du mal. Judas, exaspéré par un reproche silencieux, désespéré de voir s'écrouler ses rêves ambitieux, céda au démon de la cupidité, et se résolut de trahir son Maître. Il quitta la chambre haute, illuminée par la présence du Christ et l'espoir de l'immortalité, pour se livrer à son œuvre de mort-dehors, dans la nuit sans espoir.

"Jésus savait dès le commencement qui étaient ceux qui ne croyaient pas et qui était celui qui le livrerait." (Jean 6:64) Cependant, tout en le sachant, il n'avait pas cessé d'exercer sa miséricorde, de prodiguer son amour.

Voyant le danger qui guettait Judas, il l'avait attiré à lui, introduit dans le petit groupe des disciples élus et fidèles. Jour après jour, alors que le fardeau pesait plus lourd sur son cœur, il avait entretenu, malgré sa souffrance, un contact incessant avec cet esprit obstiné, soupçonneux, renfermé. Il avait assisté à un conflit permanent, larvé, subtil entre ses disciples, et s'était efforcé d'en contrebalancer la mauvaise influence. Tout cela pour que rien ne manque de ce qui pouvait contribuer à sauver une âme en péril!

Les grandes eaux ne peuvent éteindre l'amour,
Et les fleuves ne le submergeraient pas;
Car l'amour est fort comme la mort.
(Cantique des cantiques 8:7, 6)
Pour Judas, l'amour du Christ s'était déployé en vain; mais pas pour les autres disciples. Ce qu'ils avaient appris là retentirait sur toute leur vie. Ce modèle de tendresse, de patience influencerait à jamais leurs rapports avec leurs frères tentés, égarés. Mais il y avait autre chose encore. Lors de la consécration des Douze, les disciples avaient vivement souhaité que Judas fût des leurs, et avaient estimé que sa présence enrichirait abondamment leur groupe. Il connaissait le monde mieux qu'eux, il parlait bien, il possédait discernement et qualités administratives; il avait de ses talents une haute opinion et avait amené les disciples à la partager. Mais les méthodes qu'il désirait appliquer à l'œuvre du Christ reposaient sur les principes de ce monde et étaient soumises aux règles de ce monde. Elles visaient à procurer la reconnaissance et les honneurs sur cette terre-à établir un royaume terrestre. Ce qu'il advint finalement de ces désirs dans la vie de Judas fit comprendre aux disciples l'antagonisme existant entre le principe de l'exaltation de soi-même d'une part et d'autre part l'humilité et l'esprit de sacrifice du Christ-qui sont les principes mêmes du royaume de Dieu. La destinée de Judas leur montra où pouvait mener l'égoïsme.

Le Christ avait pu accomplir sa mission auprès de ses disciples. Peu à peu, son abnégation agissait sur leur caractère. Sa mort anéantit l'espoir qu'ils avaient caressé, d'être grands sur cette terre. La chute de Pierre, l'apostasie de Judas, la façon dont chacun d'eux avait abandonné le Christ à l'angoisse et au danger détruisirent ce qu'il leur restait de présomption. Ils comprirent leur faiblesse, ils entrevirent la noblesse de la tâche qui leur était confiée. Ils sentirent qu'à chaque pas ils avaient besoin de leur Maître pour les guider.

Ils savaient que Jésus ne serait plus avec eux, physiquement, et ils reconnurent, comme ils ne l'avaient jamais fait encore, le prix de ces instants où ils avaient pu marcher et parler avec l'Envoyé de Dieu. Ils n'avaient pas toujours apprécié, ou pas compris ses enseignements; et maintenant ils auraient tant voulu se rappeler ses leçons, entendre à nouveau ses paroles! Quelle joie fut la leur lorsque leur revinrent en mémoire ces promesses:

"Il est avantageux pour vous que je parte, car si je ne pars pas, le Consolateur ne viendra pas vers vous; mais si je m'en vais, je vous l'enverrai. [...] Tout ce que j'ai appris de mon Père, je vous l'ai fait connaître. [...] Le Consolateur [...] que le Père enverra en mon nom, c'est lui qui vous enseignera toutes choses et vous rappellera tout ce que moi je vous ai dit." (Jean 16:7; 15:15; 14:26)

"Tout ce que le Père a, est à moi. [...] Quand il sera venu, lui, l'Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité. [...] Il prendra de ce qui est à moi, et vous l'annoncera." (Jean 16:15, 13, 14)

Les disciples avaient assisté à l'ascension du Christ au mont des Oliviers. Comme les cieux l'accueillaient, ils s'étaient rappelé sa promesse d'adieu: "Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde." (Matthieu 28:20)

Ils savaient que son amour demeurait avec eux. Ils savaient qu'ils avaient un représentant, un avocat, auprès du trône de Dieu. C'est au nom de Jésus qu'ils présentaient leurs prières, répétant sa parole: "Ce que vous demanderez au Père, il vous le donnera en mon nom." (Jean 16:23)

Leur foi grandissait de plus en plus, soutenue par cette puissante vision: "Le Christ-Jésus est celui qui est mort; bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, et il intercède pour nous." (Romains 8:34)

Grâce à l'action du Christ, ces disciples avaient été amenés à sentir combien ils avaient besoin de l'Esprit; le Saint-Esprit acheva de les préparer et ils purent se lancer dans l'œuvre de leur vie.

Ils n'étaient plus ignorants, incultes. Ils n'étaient plus un ensemble d'individus indépendants les uns des autres, prêts à s'opposer. Ce n'était plus la grandeur terrestre qu'ils espéraient. Ils étaient, d'un commun accord, un seul cœur, une seule âme. Le Christ remplissait leur pensée. Leur but, c'était le progrès de son règne. Par l'esprit et le caractère ils ressemblaient maintenant à leur Maître; et les gens "les reconnaissaient pour avoir été avec Jésus" (Actes des Apôtres 4:13).

La gloire du Christ se manifesta alors comme jamais auparavant. Des foules qui avaient insulté son nom, méprisé sa puissance, se proclamèrent disciples du Crucifié. Avec l'aide du Saint-Esprit, l'œuvre de ces hommes humbles que le Christ avait choisis bouleversa le monde. En une seule génération, tous les habitants de la terre entendirent l'Evangile.

L'Esprit que le Christ envoya, après lui, instruire ses premiers collaborateurs a pour mission d'instruire également ses collaborateurs d'aujourd'hui. Voici sa promesse: "Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde." (Matthieu 28:20)

Le même guide est là pour nous diriger aujourd'hui dans le travail d'éducation; les résultats seront les mêmes qu'autrefois. C'est le but de toute éducation authentique; c'est l'œuvre qu'elle doit accomplir, selon le dessein de Dieu.