Éducation

Chapitre 16

Les biographies bibliques

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[...] qui, par la foi, vainquirent des royaumes, exercèrent la justice, [...] reprirent des forces après avoir été malades (Hébreux 11:33, 34).

Pour un éducateur, aucune partie de la Bible n'est plus précieuse que les biographies. Leur particularité est qu'elles sont absolument conformes à la vérité. Aucun esprit limité ne peut interpréter correctement, dans tous leurs aspects, les agissements de ses semblables. Seul celui qui sait lire dans les cœurs, qui discerne les ressorts les plus secrets de nos actions peut avec une fidélité absolue décrire le caractère, la vie d'un homme. La Parole de Dieu nous offre de telles descriptions.

La Bible nous enseigne d'une façon parfaitement claire que ce que nous faisons est le résultat de ce que nous sommes. Nos expériences sont essentiellement le fruit de nos pensées et de nos actions.

"La malédiction sans cause n'arrive pas." (Proverbes 26:2)

"Dites: le juste est en bonne voie, on mangera le fruit de ses œuvres. Malheur au méchant! Il est sur la mauvaise (voie), car il lui sera fait ce que ses mains auront préparé." (Ésaïe 3:10, 11)

"Écoute, terre! Voici: c'est moi qui fais venir sur ce peuple le malheur; fruit de ses pensées." (Jérémie 6:19)

Cette vérité est redoutable et devrait être bien comprise. Chaque acte a un retentissement sur son auteur. L'être humain est obligé de reconnaître que les maux qui le frappent sont la conséquence de ses propres agissements. Mais malgré cela, nous ne sommes pas privés d'espoir.

Pour obtenir le droit d'aînesse que Dieu lui avait pourtant déjà promis, Jacob eut recours à la supercherie, et moissonna la haine de son frère. Pendant ses vingt années d'exil, il fut lui-même traité injustement et trompé, et dut finalement chercher le salut dans la fuite; il moissonna encore une seconde récolte, car les défauts de son propre caractère ressurgirent dans ses fils-images trop vraies des rétributions qui attendent l'homme.

Mais Dieu dit: "Je ne veux pas contester à toujours, ni garder une éternelle indignation, quand devant moi tombent en défaillance les esprits, les êtres que j'ai faits. A cause de son avidité coupable, je me suis indigné et je l'ai frappé, je me suis caché dans mon indignation; mais il a suivi, rebelle, la voie de son cœur. J'ai vu ses voies, mais je le guérirai; je le guiderai et je le comblerai de consolations, lui et ceux qui sont en deuil avec lui. [...] Paix, paix à celui qui est loin et à celui qui est près! dit l'Eternel. Je les guérirai." (Ésaïe 57:16-19)

Jacob ne se laissa pas submerger par le désespoir. Il s'était repenti, il s'était efforcé d'expier le mal commis à l'égard de son frère. Menacé de mort par la colère d'Esaü, il rechercha l'aide divine. "Il lutta avec un ange, et fut vainqueur, il pleura et lui demanda grâce." (Osée 12:4) "Et il le bénit là." (Genèse 32:30) Dans la main puissante de Dieu, l'homme gracié se redressa; ce n'était plus un usurpateur, mais un prince avec Dieu. Non seulement il était libéré de la colère de son frère, mais il était libéré de lui-même. Le pouvoir qu'avait exercé sur lui le mal était brisé; son caractère était transformé.

Au soir de sa vie, c'était la lumière. Jacob, se remémorant sa propre existence, reconnaissait la puissance vitale de Dieu, "le Dieu qui est mon berger depuis que j'existe jusqu'à ce jour, [...] l'ange qui m'a racheté de tout mal" (Genèse 48:15, 16).

La même expérience s'est répétée pour les fils de Jacob: le péché et ses conséquences, la repentance qui mène à la vie.

Dieu n'infirme pas ses lois. Il n'agit pas à leur encontre. Il n'annule pas le résultat du péché. Il transforme: par sa grâce, d'une malédiction jaillit une bénédiction.

Parmi les fils de Jacob, Lévi était l'un des plus cruels et des plus rancuniers, l'un de ceux qui portaient la plus grande responsabilité dans le meurtre perfide des Sichémites. Les traits de caractère de Lévi, reflétés chez ses descendants, attirèrent sur eux ce jugement divin: "Je les séparerai dans Jacob, et je les disséminerai dans Israël." (Genèse 49:7) Mais leur repentance entraîna un changement de vie; et grâce à leur fidélité à Dieu face à l'apostasie des autres tribus, la malédiction fut suivie d'un témoignage d'honneur insigne.

"L'Éternel mit à part la tribu de Lévi, pour porter l'arche de l'alliance de l'Eternel, pour se tenir devant l'Eternel afin d'être à son service et pour bénir le peuple en son nom." (Deutéronome 10:8) "Mon alliance demeurait avec lui, c'était la vie et la paix. Je les lui ai données pour qu'il me craigne, et il a eu pour moi de la crainte, il a tremblé devant mon nom. [...] Il a marché avec moi dans la paix et dans la droiture, et il a détourné du mal beaucoup d'hommes." (Malachie 2:5, 6)

Ministres du sanctuaire, les Lévites ne reçurent aucune terre en héritage. Ils habitaient des villes qui leur étaient réservées, et vivaient des dîmes et des offrandes consacrées au service de Dieu. Ils enseignaient le peuple, participaient aux fêtes et étaient partout honorés comme serviteurs et représentants de Dieu. La nation entière avait reçu ce commandement: "Aussi longtemps que tu vivras sur ton sol, garde-toi de délaisser le Lévite." (Deutéronome 12:19) "C'est pourquoi Lévi n'a ni part ni héritage avec ses frères: l'Eternel est son héritage." (Deutéronome 10:9)

Conquérir par la foi

Le proverbe affirmant que l'homme est tel "que sont les arrière-pensées de son âme" (Proverbes 23:7) trouve d'autres illustrations dans l'expérience d'Israël. Aux frontières de Canaan, les espions, revenus de leur exploration, firent leur rapport. Ils redoutaient tant les difficultés qui pouvaient surgir pour conquérir cette terre qu'ils en oubliaient sa beauté et sa fertilité. Les villes, dont les murailles se dressaient jusqu'au ciel, les guerriers géants, les chars de fer, tout cela décourageait leur foi. Négligeant de consulter Dieu, le peuple fit écho aux espions incrédules: "Nous ne pouvons pas monter pour combattre ce peuple, car il est plus fort que nous." (Nombres 13:31) Ces paroles s'avérèrent exactes: ils ne purent pas monter contre Canaan, et moururent dans le désert.

Cependant, deux des Douze qui avaient exploré le pays parlaient autrement: "Nous en serons vainqueurs!" (Nombres 13:30) Ils exhortaient le peuple, estimant que la promesse de Dieu avait bien plus de puissance que les géants, les villes fortifiées, les chars de fer. Ils avaient raison, en ce qui les concernait personnellement. Caleb et Josué durent partager les quarante années d'errance de leurs frères, mais ils entrèrent dans la terre promise. Aussi plein de courage que le jour où il avait, avec les armées de l'Eternel, quitté l'Egypte, Caleb demanda et obtint pour héritage la forteresse des géants. Avec la puissance de Dieu, il chassa les Cananéens. Les vignes, les oliveraies dont il avait foulé le sol si longtemps auparavant lui appartenaient désormais. Les peureux et les rebelles périrent dans le désert, mais les hommes de foi goûtèrent au raisin d'Eschol.

La Bible souligne très vivement le danger que présente la moindre déviation loin de la droite ligne-danger pour celui qui dévie, et pour tous ceux qui peuvent être atteints par son influence. La force de l'exemple est immense; quand elle se place du côté de nos tendances mauvaises, elle devient presque irrésistible.

La citadelle du mal la plus solide dans notre monde n'est pas la vie inique du pécheur livré à lui-même, ou celle de l'homme avili; c'est la vie de celui qui semble vertueux, honorable, noble, mais qui se laisse aller à une faute, qui cède à une faiblesse. Pour l'être qui combat en secret quelque énorme tentation, qui vacille au bord du précipice, un tel exemple est une incitation puissante au mal. Et celui qui, malgré sa haute conception de la vie, de la vérité, de l'honneur transgresse sciemment un seul précepte de la loi divine, celui-là dénature les dons qu'il a reçus, et les transforme en pièges. Le génie, le talent, la sympathie, même les actes bons et généreux, peuvent servir à Satan d'embûches pour précipiter les êtres vers leur perte.

C'est pourquoi Dieu nous a donné tant d'exemples qui nous montrent les conséquences d'une seule action mauvaise. De la triste histoire du péché qui introduisit la mort dans le monde, et notre malheur, avec la perte de l'Eden, à celle de l'homme qui, pour trente pièces d'argent, vendit le roi de gloire, les biographies bibliques abondent en récits de cette sorte dressés comme des phares pour nous signaler les voies qui risquent de nous détourner du chemin de la vie.

Nous sommes également mis en garde contre le fléchissement de la foi, qui peut entraîner l'homme à céder, ne serait-ce qu'une seule fois, à la faiblesse et à l'erreur humaine.

Pour avoir manqué de confiance, une seule fois, Elie coupa court à l'œuvre de sa vie. Lourd était le fardeau qui pesait sur lui, pour Israël; il avait fidèlement prévenu sa nation contre l'idôlatrie qui la gagnait; son intérêt pour son peuple était si profond que pendant trois ans et demi il avait guetté le moindre signe de repentance. Seul il resta fidèle à Dieu au mont Carmel. Par la puissance de sa foi, l'idôlatrie fut renversée et la pluie bénie annonça les averses de grâce qui s'apprêtaient à se répandre sur Israël. C'est alors que faible, fatigué, il s'enfuit devant les menaces de Jézabel, et, seul au désert, il demanda la mort. La foi lui manquait. Il ne pouvait pas achever l'œuvre qu'il avait commencée. Aussi Dieu lui demanda-t-il d'oindre un autre prophète à sa place.

Mais Dieu avait été attentif au dévouement de son serviteur. Elie n'allait pas mourir, seul et découragé, dans le désert. Ce n'était pas la descente au tombeau qui l'attendait, mais l'enlèvement au ciel au milieu des anges.

Ces biographies nous enseignent ce que chaque homme comprendra un jour-que le péché ne peut mener qu'à la honte et à la perdition; que l'incrédulité entraîne l'échec; mais que la miséricorde divine est insondable et que la foi élève celui qui se repent au rang de fils de Dieu.

La discipline de la souffrance

Tous ceux qui, dans ce monde, servent fidèlement Dieu et les hommes passent par l'école de la souffrance. Plus lourde est la responsabilité et plus élevée la charge, plus dure est l'épreuve et plus rigoureuse la discipline.

Voyez Joseph et Moïse, Daniel et David. Comparez la jeunesse de David et celle de Salomon, observez-en les résultats.

David jeune homme faisait partie des familiers de Saül, et son séjour à la cour, son appartenance à la maisonnée du roi lui permirent de pénétrer les soucis, les chagrins et les problèmes dissimulés sous le chatoiement et le faste royaux. Il vit combien la gloire humaine était impuissante à apporter la paix à l'âme. C'est avec soulagement et joie qu'il quitta la cour du roi et retrouva ses troupeaux.

Quand la jalousie de Saül l'obligea à fuir au désert, David, privé de tout soutien humain, s'appuya davantage sur Dieu. Les incertitudes et la fatigue de sa vie sauvage, les dangers incessants, la contrainte à laquelle il était soumis de fuir toujours plus loin, le caractère des hommes qui se rassemblaient autour de lui-"tous ceux qui se trouvaient dans la détresse, qui avaient des créanciers ou qui étaient mécontents" (1 Samuel 22:2), tout cela rendait indispensable une autodiscipline rigoureuse. Ces expériences éveillèrent et firent grandir en lui ses capacités de meneur d'hommes, la bienveillance à l'égard des opprimés et la haine de l'injustice. A travers ces années d'attente et de danger, David apprit à trouver en Dieu son réconfort, son soutien, sa vie. Il apprit que seul le pouvoir de Dieu l'amènerait au trône et qu'il ne pourrait régner sagement qu'en se confiant à la sagesse divine. C'est pour avoir été formé à la dure école de la souffrance que David put laisser le souvenir-malheureusement altéré par la faute qu'il commit ensuite-d'un roi qui "faisait droit et justice à tout son peuple" (2 Samuel 8:15).

Cette discipline que David apprit dès sa jeunesse manqua à Salomon. Pourtant celui-là semblait favorisé entre tous par sa condition, son caractère, la vie qu'il menait. Les débuts du règne de Salomon, jeune homme puis homme mûr plein de noblesse, bien-aimé de son Dieu, laissaient espérer une prospérité et une gloire incomparables. Les nations étaient en admiration devant les connaissances et le discernement de celui auquel l'Eternel avait accordé la sagesse. Mais s'enorgueillissant de sa prospérité, Salomon se détourna de Dieu; délaissant la joie de l'union avec son Seigneur, il rechercha la satisfaction des sens. Ecoutons-le:

"J'ai exécuté de grands ouvrages: je me suis bâti des maisons; je me suis planté des vignobles; je me suis fait des jardins et des parcs, [...] J'ai acquis des esclaves hommes et femmes, [...] Je me suis aussi amassé de l'argent et de l'or, précieux trésor des rois et des provinces. Je me suis procuré des chanteurs et des chanteuses, et raffinement pour les humains, des dames en grand nombre. Je suis devenu grand, et j'ai surpassé tous ceux qui étaient avant moi à Jérusalem. [...] Tout ce que mes yeux ont réclamé, je ne les en ai pas privés; je n'ai refusé aucune joie à mon cœur; car mon cœur se réjouissait de tout mon travail; [...] Puis, j'ai envisagé tous les ouvrages que mes mains avaient faits, et la peine que j'avais prise à les faire; et voici que tout est vanité et poursuite du vent, il n'en reste rien sous le soleil. Alors j'ai envisagé de voir la sagesse, ainsi que la démence et la folie.-En effet que fera l'homme qui succédera au roi? Ce qu'on a déjà fait." (Ecclésiaste 2:4-12)

"J'ai donc haï la vie. [...] J'ai haï toute la peine que je me donne sous le soleil." (Ecclésiaste 2:17, 18)

Par cette expérience amère, Salomon connut le vide d'une vie qui pense trouver le bien suprême dans les choses terrestres. Il n'éleva des autels aux idoles païennes que pour apprendre combien étaient vaines leurs promesses de repos pour les âmes.

Dans ses dernières années, lassé des citernes crevassées de la terre, et toujours assoiffé, il retourna boire à la source de vie. Pour les générations à venir, il rapporta, sous l'influence de l'Esprit, l'histoire de ses années perdues et des enseignements qu'elles contenaient. Ainsi, quoique son peuple ait eu à moissonner les récoltes issues de la mauvaise graine qu'elle avait jetée, la vie de Salomon ne fut pas entièrement inutile. En lui aussi la discipline de la souffrance finit par accomplir son œuvre.

Mais, avec une telle aurore, comme la journée de Salomon aurait pu être belle, s'il avait appris dès sa jeunesse ce que la souffrance avait enseigné à d'autres!

L'épreuve de Job

À ceux qui aiment Dieu, "qui sont appelés selon son dessein" (Romains 8:28), les biographies de la Bible offrent une illustration plus forte encore du ministère de la souffrance. "Vous êtes mes témoins,-oracle de l'Eternel-: c'est moi qui suis Dieu." (Ésaïe 43:12) Nous sommes témoins de sa bonté suprême. "Nous avons été en spectacle au monde, aux anges et aux hommes." (1 Corinthiens 4:9)

L'amour d'autrui, principe de base du royaume de Dieu, est détesté de Satan; il en refuse l'existence. Dès le début de sa lutte contre Dieu, il a cherché à prouver que les mobiles de Dieu étaient égoïstes, et il procède de la même façon avec tous ceux qui servent Dieu. L'œuvre du Christ et de tous ceux qui portent son nom est de démontrer la fausseté des revendications de Satan.

C'était pour donner par sa propre vie une illustration de l'amour d'autrui que Jésus est venu sur terre sous forme humaine. Et tous ceux qui acceptent ce principe sont appelés à être ouvriers avec Dieu en l'appliquant dans leur vie quotidienne. Choisir le bien parce que c'est le bien, défendre la vérité au prix de souffrances, de sacrifices-"tel est l'héritage des serviteurs de l'Eternel, telle est la justice qui leur vient de moi-oracle de l'Eternel" (Ésaïe 54:17).

La vie de cet homme au sujet duquel Satan entra en lutte est tôt placée dans l'histoire du monde.

De Job, le patriarche d'Uz, celui qui sonde les cœurs rendait ainsi témoignage: "Il n'y a personne comme lui sur la terre; c'est un homme intègre et droit, qui craint Dieu et s'écarte du mal." (Job 1:8)

Satan répondit en attaquant avec mépris: "Est-ce d'une manière désintéressée que Job craint Dieu? Ne l'as-tu pas protégé, lui, sa maison et tout ce qui lui appartient? [...] Etends ta main, touche à tout ce qui lui appartient, [...] touche à ses os et à sa chair et je suis sûr qu'il te maudira en face." (Job 1:9-11; 2:5)

L'Éternel dit à Satan: "Tout ce qui lui appartient est en ton pouvoir. [...] Le voici, il est en ton pouvoir: seulement, épargne sa vie." (Job 1:12; 2:6)

Alors Satan fit disparaître tout ce que possédait Job-ses troupeaux, ses serviteurs et ses servantes, ses fils et ses filles; "puis il frappa Job d'un ulcère malin, depuis la plante du pied jusqu'au sommet de la tête" (Job 2:7).

Mais sa coupe d'amertume n'était pas pleine encore. Ses amis, considérant que son malheur n'était rien d'autre que la rétribution de son péché, poursuivaient son esprit meurtri et accablé de leurs accusations.

Apparemment abandonné du ciel et de la terre, Job se cramponnait cependant à Dieu, et, conscient de son intégrité, s'écriait, plein d'angoisse et de doute:

Mon âme est dégoûtée de la vie (Job 10:1).

Oh! si tu voulais me cacher dans le séjour des morts,
M'y tenir au secret jusqu'à ce que ta colère s'apaise,
Et me fixer un terme pour que tu te souviennes de moi!
(Job 14:13)

Si je crie à la violence, nul ne répond;
Si j'appelle au secours, point de jugement! [...]
Il m'a dépouillé de ma gloire,
Il a ôté la couronne de ma tête. [...] Je suis abandonné de mes proches,
Je suis oublié de mes intimes. [...]
Ceux que j'aimais se sont tournés contre moi. [...]
Ayez pitié, ayez pitié de moi, vous, mes amis!
Car la main de Dieu m'a frappé.
(Job 19:7, 9, 14, 19, 21)

Oh, si je savais où le trouver,
Si je pouvais arriver jusqu'à sa résidence, [...]
Mais, si je vais à l'orient, il n'y est pas;
A l'occident, je ne le remarque pas;
Est-il occupé au nord, je ne puis le voir;
Se cache-t-il au midi, je ne puis l'apercevoir.
Il connaît pourtant la voie où je me tiens;
Quand il m'aura mis à l'épreuve, j'en sortirai (pur)
comme l'or.
(Job 23:3, 8-10)

Même s'il voulait me tuer, je m'attendrais à lui.
(Job 13:15)

Mais je sais que mon rédempteur est vivant,
Et qu'il se lèvera le dernier sur la terre,
Après que ma peau aura été détruite,
Moi-même en personne, je contemplerai Dieu.
C'est lui que moi je contemplerai,
Que mes yeux verront, et non quelqu'un d'autre.
(Job 19:25-27)
Il fut fait à Job selon sa foi. "Quand il m'aura mis à l'épreuve, j'en sortirai (pur) comme l'or." (Job 23:10) C'est ce qui advint. Par sa patience, son endurance, il se défendit avec succès et défendit par là même celui qu'il représentait. Et "l'Eternel rétablit la situation de Job, [...] et l'Eternel lui accorda le double de tout ce qu'il avait possédé. [...] L'Eternel bénit la dernière partie (de la vie) de Job plus que la première." (Job 42:10, 12)

Au nombre de ceux qui ont communié aux souffrances du Christ par leur abnégation, il faut citer Jonathan et Jean-Baptiste-un homme de l'Ancien, un homme du Nouveau Testament.

Jonathan, héritier du trône par sa naissance, savait qu'il en était écarté par décision divine; il fut pour son rival le plus tendre et le plus fidèle des amis, protégeant la vie de David au péril de la sienne propre; en même temps loyal envers son père près duquel il resta durant les dernières années d'un règne déclinant, mourant finalement à ses côtés. Le nom de Jonathan est chéri dans les cieux et témoigne sur la terre de l'existence et de la puissance de l'amour désintéressé.

Jean-Baptiste, lorsqu'il apparut comme le précurseur du Messie, bouleversa la nation. De partout venaient pour le suivre des foules d'hommes et de femmes de tous rangs, de toutes conditions. Mais lorsque arriva celui auquel il avait porté témoignage, tout changea. Les foules suivaient Jésus, et l'œuvre de Jean semblait terminée. Sa foi ne vacilla pas. "Il faut qu'il croisse, disait-il, et que je diminue." Jean 3:30.

Le temps passait et le royaume que Jean avait espéré avec confiance n'était pas établi. Dans la prison d'Hérode, loin de l'air vivifiant et de la liberté qu'il avait connue au désert, il attendait avec vigilance.

Aucune armée n'apparut pour le délivrer et les portes de sa prison restèrent closes. Mais la guérison des malades, la prédication de l'Evangile et le relèvement des âmes déchues témoignaient de la mission du Christ.

Seul dans sa prison, voyant où son sentier-comme celui de son Maître-le menait, Jean accepta sa charge: participer au sacrifice du Christ. Les messagers célestes l'accompagnèrent jusqu'à la tombe. L'univers entier-les êtres déchus comme les êtres fidèles à Dieu-pouvait témoigner qu'il avait œuvré pour défendre l'amour d'autrui.

Depuis lors, nombreuses ont été les âmes souffrantes encouragées par la vie de Jean. En prison, sur l'échafaud, sur le bûcher, des hommes et des femmes, au long de siècles de ténèbres, ont été fortifiés par le souvenir de celui dont le Christ a dit: "Parmi ceux qui sont nés de femmes, il ne s'en est pas levé de plus grand que Jean-Baptiste." (Matthieu 11:11)

"Et que dirais-je encore? Car le temps me manquerait si je passais en revue Gédéon, Barak, Samson, Jephté, [...] Samuel et les prophètes qui, par la foi, vainquirent des royaumes, exercèrent la justice, obtinrent des promesses, fermèrent la gueule des lions, éteignirent la puissance du feu, échappèrent au tranchant de l'épée, reprirent des forces après avoir été malades, furent vaillants à la guerre et mirent en fuite des armées étrangères.

" Des femmes retrouvèrent leurs morts par la résurrection. D'autres furent torturés et n'acceptèrent pas de délivrance, afin d'obtenir une résurrection meilleure. D'autres éprouvèrent les moqueries et le fouet, bien plus, les chaînes et la prison. Ils furent lapidés, mis à l'épreuve, sciés, ils furent tués par l'épée, ils allèrent çà et là, vêtus de peaux de brebis et de peaux de chèvres, dénués de tout, opprimés, maltraités-eux dont le monde n'était pas digne!-errants dans les déserts, les montagnes, les cavernes et les antres de la terre.

" Et tous ceux-là, qui avaient reçu par leur foi un bon témoignage, n'ont pas obtenu ce qui leur avait été promis. Car Dieu avait en vue quelque chose de meilleur pour nous, afin qu'ils ne parviennent pas sans nous à la perfection." (Hébreux 11:32-40)